samedi 8 janvier 2011

De l'art, s'il vous plaît!


Il faut de la musique à l'école et de la danse aussi, du théâtre et des arts plastiques. Mais on connaît aussi le discours ambiant, celui qui promeut que l'école doit d'abord être «utile», un «soutien» à l'activité économique, voire une simple fabrique de travailleurs et travailleuses, tout cela si on veut que le Québec demeure «compétitif» en cette ère de mondialisation.

Mais, il y a un demi-siècle, au temps où à l'université les professeurs enseignaient d'abord et quand la valeur de l'enseignant ne se mesurait pas en millions de dollars accumulés pour fins de recherche, il y eut une commission Parent. Et il y eut aussi un rapport Rioux, qui a imposé au système une présence de l'art non seulement dans la société québécoise («Il y aura révolution quand les autobus seront pris en charge par les artistes», disait ce Marcel), mais une présence constante à toutes les étapes de formation, du primaire jusqu'au collégial, et par la suite à l'université, où l'art deviendrait une «science» comme les autres. Fini, les écoles d'art, et n'ont survécu dans le réseau scolaire québécois que les conservatoires. Même la danse a ainsi pris son envol à l'UQAM comme dans la future Université Concordia.

Réussite

Et aujourd'hui, des écoles spécialisées proclament que l'enseignement artistique est gage de réussite quand il est inscrit dans le programme scolaire, ce qui change du temps où le sport fut longtemps la seule activité de groupe et où un père Lindsay se démarquait en prônant la présence de la musique à Joliette, étant même le créateur d'un festival devenu, de façon remarquée, international.

L'école doit être un milieu de vie et son existence doit être justifiée par autre chose que la seule obligation de la fréquenter. Pourtant, les tenants de l'activité artistique se battent encore pour que budgets et programmes soient maintenus, afin que le monde soit autre chose qu'une simple usine où la réussite se mesure seulement aux revenus que toute activité génère. L'histoire, une autre discipline qui servit tant bien que mal, n'enseigne-t-elle toutefois pas que l'héritage des grandes nations se mesure autrement que par un simple dépôt du PIB, du produit intérieur brut?

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