jeudi 24 novembre 2011
Six degrés de séparation? Non, 4,74 à l'ère des réseaux sociaux
Les certitudes ne résistent pas toujours aux révolutions. À preuve, depuis 1929, l'humain est persuadé d'être relié à n'importe qui d'autres sur terre par une chaîne de relations individuelles qui compte au plus cinq personnes. On appelle ça, la théorie des six degrés de séparation. Une théorie qui, sous l'effet de la numérisation des rapports sociaux, devrait aujourd'hui être revue à la baisse: à 4,74 degrés, pour être précis.
Oui, on savait que le monde est petit. Aujourd'hui, on apprend qu'il continue de rétrécir. C'est en tout cas ce qui ressort d'une étude menée conjointement par l'équipe de statisticiens de Facebook — l'épidémique réseau social — et des chercheurs de l'Université de Milan en Italie. Les résultats viennent tout juste d'être rendus publics.
Pendant un mois, à l'aide d'un algorithme développé dans les laboratoires de l'université italienne, les scientifiques ont passé au crible les liens d'amitié exprimés en ligne par 721 millions d'utilisateurs du réseau, propriété de la multinationale américaine Facebook. Le but? Mesurer la distance maximale entre deux usagers en suivant les chemins qui se tissent entre eux par l'intermédiaire de leur connaissance.
Résultat: en 2011, les humains qui revendiquent une existence numérique ne sont désormais plus qu'à 4,74 personnes les uns des autres. Aux États-Unis, où les adeptes de Facebook sont au dessus de la moyenne mondiale, ce degré de séparation est de 4,37, indiquent les résultats de l'enquête dévoilés il y a quelques heures sur la page Facebook des chercheurs. Forcément.
Mise à jour par l'écrivain hongrois Frigyes Karintgy en 1929, la théorie des six degrés de séparation a surtout connu ses premières heures de gloire après avoir été reprise par le psychologue américain Stanley Milgram à la fin des années 60. Avec 296 cobayes humains et une série de cartes postales qui devait être envoyée à un homme vivant dans la banlieue de Boston. Il fallait connaitre personnellement l'homme pour lui adresser la carte directement. Sinon, il fallait compter sur une connaissance et ses connaissances pour arriver jusqu'au banlieusard. On résume. Dans ce cadre méthodologique, Milgram a alors quantifié la séparation entre deux individus: 5 personnes ou moins, pour six degrés.
Fait amusant, en 2008, alors que la numérisation des échanges sociaux commençait à sortir du cadre formel des courriels pour se jouer dans des lieux d'échanges un peu plus permanents, une étude du géant Microsoft sur le même sujet avait établi cette séparation à 6,6. 240 millions d'usagers avaient alors été mis sous le microscope de la sociologie.
Tout en revoyant la mesure à la baisse, Facebook vient également éclairer la notion d'amitié dans ses frontières avec une deuxième étude portant sur les liens entre usagers. En substance, on y apprend qu'un Facebookien sur 10 vit sa vie numérique avec moins de 10 amis et 20 % avec environ 25. Et tout ça n'est qu'exception puisque la moitié des abonnés à ce réseau déclare avoir plus de 100 amis numériques, une réalité difficile à appréhender, diront plusieurs, surtout si tous ces «amis» devaient accepter une invitation à une party de Noël dans le sous-sol de votre bungalow ou dans un 5 et demi du quartier Rosemont à Montréal. Par exemple.
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