mercredi 2 juin 2010
La signification de l'éducation par groupes de pairs dans les cadres pédagogiques formels et informels pour des projets hors programme scolaire
La signification de l'éducation par groupes de pairs dans les cadres pédagogiques formels et informels pour des projets hors programme scolaire
L'éducation par groupe de pairs à l'école possède une longue histoire. L'idée qui consiste à favoriser les relations entre élèves dans les contextes scolaires formels est exploitée par les enseignants depuis des siècles. Certains auteurs ont réussi à établir que l'éducation par groupes de pairs remontait à la Grèce ancienne et aux Romains, d'autres au Moyen-Âge seulement. Ce n'est pourtant qu'à la fin du 18ème siècle et au début du 19ème que cette forme d'éducation a commencé à être utilisée sur une grande échelle en Grande-Bretagne et en Amérique. Dans les autres pays européens, son emploi était encore limité.
Avec l'industrialisation, la connaissance de la lecture et de l'écriture est devenue indispensable, même pour les pauvres, mais il n'y avait ni enseignant, ni école pour répondre à ces besoins. C'est dans ce contexte que des approches pédagogiques, comme le système de Madras de Andrew Bell et le système d'enseignement mutuel de Joseph Lancaster, ont été mises en pratique. Selon ces systèmes, les enseignants formaient quelques élèves (tuteurs) qui étaient ensuite chargés de transmettre leurs connaissances aux autres enfants. Cette méthode faisait appel à l'enseignement par groupes de pairs de manière très formelle et généralement très autoritaire, mais, en réalité, son efficacité était réelle.
Cependant, au 19ème siècle, tandis que se développait le système éducatif du monde occidental, l'enseignement mutuel apparaissait de moins en moins adapté. Les méthodes d'éducation par groupes de pairs n'étaient plus appliquées que dans les petites écoles à classe unique. Dans le monde en voie de développement, et notamment l'Amérique Latine, ces méthodes continuaient à être appréciées pour l'enseignement de la lecture et de l'écriture. C'est la raison pour laquelle l'éducation par groupes de pairs a longtemps été considérée comme une méthode bon marché pour enseigner les notions de lecture et d'écriture de base.
Dans les discussions pédagogiques, pourtant, on ne parlait pas des bénéfices de l'éducation par groupes de pairs, bénéfices que nous identifions aujourd'hui clairement dans le système scolaire moderne : les enfants qui ne répondent pas bien aux adultes apprennent souvent mieux avec des tuteurs pairs ; et les tuteurs eux-mêmes en bénéficient, en développant des compétences en matière d'enseignement. L'idée qui consiste pour les étudiants à apprendre en s'entraidant constitue une alternative positive au système traditionnel d'apprentissage basé sur la compétition.
Durant les vingt dernières années, les bénéfices de l'éducation par groupes de pairs ont été redécouverts dans le débat pédagogique, notamment en Grande-Bretagne et aux USA. Aujourd'hui, dans nos systèmes d'éducation développés en Europe, nous ne manquons ni d'écoles, ni de professeurs pour enseigner les connaissances de base, mais hors du domaine de «l'apprentissage factuel», les méthodes formelles s'avèrent rarement efficaces. Les discussions ouvertes entre les jeunes à propos de la violence, de l'intolérance et de l'abus de drogues se multiplient. C'est précisément dans ce contexte que l'éducation par groupes de pairs peut venir compléter utilement l'éducation formelle et contribuer de manière significative à l'humanisation de la scolarité.
La nécessité, pour les enfants et les jeunes, de résoudre les conflits de manière constructive, et le processus de médiation.
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