samedi 2 octobre 2010
Cessons d'avoir peur et agissons!
Notre avenir économique est en péril si nous ne soutenons pas davantage nos universités et nos écoles d'enseignement supérieur. Il est temps d'agir.
Nous le savons, nos universités s'affaiblissent. Elles peinent à attirer de nouveaux professeurs de calibre mondial, à maintenir leurs infrastructures et à acquérir des équipements de pointe. Elles s'échinent à financer les efforts de recherche, qui sont essentiels au développement des connaissances et à l'enseignement.
Or, si nos universités ne parviennent plus à être concurrentielles, comment pouvons-nous espérer que nos travailleurs de demain, nos entreprises et notre économie le soient?
Regardons les faits
Nous avons fait un choix collectif sage et ambitieux: celui de migrer vers une économie du savoir et de soutenir le développement des segments à haute valeur ajoutée dans les secteurs dits traditionnels.
Une décision judicieuse devant l'émergence de nouveaux concurrents dotés d'une structure de coûts faibles et alors que nous devons affronter un défi démographique au Québec.
Ce choix nous impose cependant d'améliorer notre productivité collective et de réussir dans des créneaux à haute valeur ajoutée. Pour y arriver, nous devons impérativement renforcer nos universités.
À cet égard, il est temps d'appeler un chat un chat: la solution au financement des universités ne passe pas par des impôts additionnels aux particuliers ou entreprises. Elle ne passe pas non plus par un accroissement du financement public alors que l'État québécois investit proportionnellement plus qu'ailleurs et que nous entrons dans une phase nécessaire de resserrement des finances publiques.
La solution passe par une valorisation du diplôme universitaire et par un déplafonnement bien orchestré des droits de scolarité.
Le Québec est de loin la province canadienne où les droits de scolarité sont les plus bas et où les universités sont les moins bien financées. Paradoxalement, ou plutôt conséquemment, nous avons un taux de diplomation universitaire nettement inférieur à ce que l'on retrouve ailleurs. À Montréal, ce taux de diplomation atteint 26,5 %, ce qui est nettement en deçà du 40 % de plusieurs autres grandes villes d'Amérique du Nord, où les droits de scolarité sont pourtant bien plus élevés.
La solution repose sur trois éléments
D'abord, préservons le modèle québécois selon lequel l'État assure la majorité du financement des universités, mais acceptons une hausse raisonnable des droits de scolarité pour l'ensemble des programmes. Fixer les droits de scolarité à la moyenne canadienne générerait, à lui seul, des recettes d'environ 500 millions de dollars, soit l'essentiel du déficit structurel de notre réseau universitaire.
Ensuite, sachant que les diplômés ont un taux d'emploi et une rémunération plus élevés que le reste de la population, considérons un diplôme universitaire comme un investissement plutôt qu'une dépense. Et puisque certains programmes mènent à des carrières plus lucratives, cela devrait logiquement se refléter dans les droits de scolarité exigés.
Enfin, l'université est un puissant levier de mobilité sociale et elle doit le demeurer. La contrepartie de cette hausse des droits est bien entendu une garantie du maintien de l'accessibilité. Il existe des moyens éprouvés pour que ce déplafonnement ne menace nullement l'accessibilité à la formation universitaire. Utilisons-les!
Le gouvernement du Québec prévoit la tenue d'une rencontre des partenaires en éducation cet automne. Le gouvernement et les partenaires de l'éducation doivent profiter de la fenêtre offerte par le contexte budgétaire pour procéder à de réelles réformes. Si nous sommes sérieux dans nos efforts pour rendre notre économie compétitive, un réseau universitaire performant est une condition sine qua non.
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