vendredi 26 novembre 2010
Comment mettre en place une communauté de pratique ?
Les prémisses de la communauté
L’émergence d’une communauté de pratique est souvent le fruit d’une longue réflexion. Ce sont autant de petites bouées lumineuses placées sur le parcours des initiateurs qui éclairent leur décision de la construire. Andrée-Caroline Boucher et Yves Lemay, et tout au début Christine Larose, ont tous su orienter leur travail en fonction de ces balises. En regardant l’horizon, ils ont visé la culture de réseau et ont été convaincus de la valeur ajoutée de l’utilisation et de l’intégration des TIC avec les élèves. Voici quelques-unes des bouées qui ont été des points d’arrimage avec la future communauté de pratique PhArts.
Andrée-Caroline et Yves imaginent la création d’un réseau pour les quatre arts : musique, arts plastiques, danse et art dramatique. C’est le Réseau des Arts.
Leur rêve se nourrit d’une vision : celle de collaborer de manière dynamique à l’émergence d’un réseau humain qui garde le cap sur des actions utiles à l’ensemble des enseignants, des intervenants et des élèves du milieu scolaire québécois.
Les objectifs du projet de cette communauté de pratique sont :
Offrir de la formation continue en lien avec les programmes de formation et l’intégration des TIC
Favoriser le développement des compétences professionnelles
Susciter le partage et l’entraide entre les enseignants en arts
Encourager l’utilisation régulière des TIC pour communiquer et apprendre
Atteindre le plus grand nombre d’enseignants en arts du Québec
Créer un réseau humain
Faire émerger des projets provenant de la communauté
Les stratégies envisagées au départ :
Offrir de la formation continue par petits pas
Susciter l’intérêt en ciblant les besoins des enseignants
S’associer avec la Direction générale de la formation des jeunes afin de garantir un contenu de qualité
Offrir un environnement virtuel le plus simple, le plus visuel et le plus convivial possible ; site intranet, forums, courriels.
Travailler avec une équipe de rédaction formée d’enseignants provenant des 4 disciplines artistiques.
Être conscient de notre public cible (difficulté à utiliser les technologies, peu de temps, hésitation à s’exprimer en virtuel, etc.)
Se faire connaître
Organiser de petites activités socio-virtuelles axées sur l’intérêt, le plaisir et l’humour
samedi 20 novembre 2010
Les étudiants universitaires en arrachent
L'étudiant universitaire type en arrache. Il vit avec de maigres revenus annuels, ses parents ne l'aident que très peu et il doit travailler pour payer ses études. Et règle générale, l'étudiant à temps plein est plus susceptible de recevoir de l'aide financière, peu importe la provenance, que l'étudiant à temps partiel, qui a tendance à en être privé parce qu'il tire de plus importants revenus d'emploi.
Voilà tirés à trait gros traits du portrait d'un étudiant à temps plein au premier cycle universitaire qu'a permis de brosser une minutieuse enquête réalisée par la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) en collaboration avec Léger Marketing.
Intitulée «Sources et modes de financement des étudiants de premier cycle 2009», cette étude rendue publique hier, soit la plus vaste et la plus complète à avoir été réalisée sur le sujet selon la FEUQ, avait pour objectif de documenter en profondeur le financement et les conditions de vie des étudiants universitaires à temps partiel et à temps plein. «Il n'existe pas d'enquête aussi pointue. La seule, c'est l'enquête du ministère de l'Éducation, mais elle ne permet pas d'aller chercher beaucoup de détails. Par exemple, on ne pouvait pas croiser les données en fonction de l'âge, et là, on est capable d'aller plus loin dans l'analyse», a dit le président de la FEUQ, Louis-Philippe Savoie, qui a supervisé cette étude qui a coûté près de 40 000 $ et qui a été financée par divers partenaires.
Études-boulot-dodo
Ainsi, l'enquête révèle que beaucoup d'étudiants travaillent en même temps qu'ils étudient à temps plein, un cocktail peu propice à la réussite. Alors que 80 % des étudiants à temps plein ont occupé au moins un emploi, environ le quart (25,7 %) des étudiants travaillent au-delà de 20 heures par semaine pendant leurs études.
Aussi, la plupart des étudiants semblent assez dépendants des prêts et bourses. Trois étudiants sur cinq ont du mal à arriver à la fin de l'année. S'ils ne pouvaient pas compter sur l'aide financière aux études du gouvernement, 70 % des étudiants seraient dans cette situation.
Environ 50 % des étudiants à temps plein ont des revenus de moins 12 200 $.
Les étudiants qui ont répondu au questionnaire de l'étude ont également été invités à spéculer sur leur niveau d'endettement. Surprise: 60 % des universitaires à temps plein s'attendent à sortir endettés de leurs études, une dette qui varie entre 2000 $ et 9000 $.
Effectuée en 2009, l'étude a été élaborée à partir d'un échantillon de 12 619 répondants, ce qui constitue un taux de réponse global exceptionnel d'environ 8 %. La FEUQ affirme avoir comparé les données avec celles tirées des études déjà existantes, et le tout concorde. Sauf quelques rares exceptions, la marge d'erreur est de 3 % pour la majorité des données, et ce, 19 fois sur 20
mercredi 10 novembre 2010
Les réseaux sociaux en forte croissance au Québec
Les réseaux sociaux en forte croissance au Québec
Fabien Deglise 14 octobre 2010 Science et technologie
Le courriel serait-il un mode de communication menacé d'extinction? C'est la question que pose le Centre francophone d'informatisation des organisations (CEFRIO) devant l'usage croissant des réseaux sociaux — de type Facebook et LinkedIn — enregistré au Québec depuis un an. Ces lieux d'échange ont attiré en effet 48 % des internautes cette année, contre 34 % l'an dernier, selon les plus récentes données de l'enquête NETendances rendues publiques hier.
«Nous sommes plus près de la tendance lourde que du phénomène de mode, a indiqué au Devoir Najoua Kooli, directrice de projets au CEFRIO. L'adoption des réseaux sociaux ne cesse d'augmenter. Chez les jeunes, elle se fait même aux dépens du courriel qui, à terme, pourrait bien disparaître. Les réseaux sociaux étant des canaux d'échanges plus complets, qui permettent une communication de plus grande envergure avec profil, photos, vidéos...»
Avec un taux de croissance de 42 % en un an, Facebook et LinkedIn confirment leur attrait comme moteur d'une socialisation en mutation. Cette augmentation, selon le CEFRIO, s'explique en partie par l'arrivée massive en ces lieux de la tranche d'âge des 35-54 ans qui, pour le moment, délaissait ces réseaux.
L'enquête annuelle du CEFRIO, menée par Léger Marketing dans un bassin de 1001 répondants, indique aussi que les univers des blogues et du microclavadage continuent de bien se porter ici avec un taux de fréquentation en croissance de 22 % et 18 %, respectivement.
En fait, en 2010, 78 % des internautes québécois ont fréquenté des réseaux sociaux, blogues ou sites de microclavardage, parfois en contribuant aux contenus de ces espaces. Les trois quarts de ces internautes disent aussi être influencés par ce qu'ils y lisent, souligne le CEFRIO.
«Le Web participatif continue de jouer un rôle important», dit Mme Kooli, et pas seulement à des fins de socialisation, mais aussi pour des raisons commerciales: 18 % des internautes ont en effet «interagi avec une entreprise directement sur les réseaux sociaux».
Twitter vivote
L'enquête NETendance, qui scrute annuellement les comportements du Québec numérique, vient aussi mettre en lumière un paradoxe: au compteur, la popularité du site de microclavardage Twitter est finalement inversement proportionnelle à sa popularité médiatique. En effet, 11 % des internautes s'adonnent en 2010 à ce plaisir du message en format de 140 caractères, contre 9 % un an plus tôt. «Il n'y a pas d'explosion dans l'utilisation de ce site, dit Mme Kooli. Twitter reste encore une chose utilisée par des personnes innovantes qui font beaucoup de bruit autour d'elles.» Twitter plaît aussi aux 18-24 ans, cette tranche d'âge, avec 26 %, étant surreprésentée chez les utilisateurs de ce réseau, indiquent les données du CEFRIO.
vendredi 5 novembre 2010
Stagiaires postdoctoraux dans les universités : des travailleurs de seconde classe?
Stagiaires postdoctoraux dans les universités : des travailleurs de seconde classe?
03 novembre 2010
Maude Messier
Depuis mai dernier, l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) mène une intense campagne pour faire reconnaître le droit à la syndicalisation des quelque 300 stagiaires postdoctoraux de l’UQAM.
« L’UQAM, c’est notre point départ. Après, on vise la plupart des universités au Québec», déclare en entrevue à l’aut’journal Mathieu Dumont, responsable du service de la syndicalisation à l’AFPC.
Sans statut
« Il faut savoir que les stagiaires postdoctoraux sont dans un vide juridique qui les maintient dans la précarité », soutient Mathieu Dumont.
Rémunérés à même les bourses octroyées par les organismes subventionnaires, ils ne sont pas considérés par les universités comme des salariés au sens du Code du travail et ne bénéficient donc pas des normes minimales du travail.
D’après Joanie Messier et Thioro Gueye, respectivement responsable de campagne et conseillère syndicale à l’AFPC, les sommes gagnées annuellement par les stagiaires postdoctoraux varient grandement en fonction du domaine d’étude, se situant entre 20 000$ et 50 000$.
Elles insistent sur le fait que les « postdocs » passent souvent plusieurs années à travailler pour l’université, passant d’un contrat à l’autre. « C’est leur travail, leur gagne pain; pas un passe-temps pendant leurs études. »
Âgés en moyenne entre 30 et 40 ans, ils ont généralement une vie professionnelle bien entamée et bien souvent, une famille. Or, les 2 000 stagiaires postdoctoraux à travers le Québec n’ont pas droit à l’assurance-emploi, au régime d’assurance parentale, ils ne cotisent pas à la Régie des rentes du Québec et ils ne sont pas protégés par la CSST. Une situation qui ne les avantage en rien.
La syndicalisation est d’ailleurs leur initiative. « Ce sont eux qui ont approché le SÉTUE [syndicat local de l’AFPC qui représente les étudiants employés de l’UQAM] parce qu’ils voyaient bien que des auxiliaires de recherche et d’enseignement de même que les professionnels de recherche avaient des conditions de travail meilleures que les leurs », précise Mathieu Dumont.
La prétention de l’AFPC est à l’effet que les stagiaires postdoctoraux doivent être reconnus à titre de salariés. Ce n’est pas la première fois que le syndicat se mesure à une telle démonstration et Mathieu Dumont est confiant.
« Ils ont un horaire déterminé par l’université, ils doivent se soumettre à des protocoles de recherche qui s’apparentent à des contrats de travail, ils ne travaillent que pour un seul employeur, leurs outils de travail leur sont fournis par ce même employeur et le produit de leur travail appartient à l’université. Pour nous, c’est clair, ce ne sont pas de véritables travailleurs autonomes, mais bien des salariés. »
En bout de piste, c’est la Commission des relations du travail qui tranchera sur leur statut.
Atypiques et laissés pour compte
La campagne de l’AFPC ramène à l’avant plan toute la question des travailleurs atypiques, une question délicate pour le mouvement syndical. Un malaise qui se fait d’ailleurs sentir dans le dossier des stagiaires postdoctoraux, des travailleurs laissés pour compte pendant une vingtaine d’années.
« C’est plate à dire, mais c’est comme si personne n’avait réalisé qu’ils existaient. Nous, on a rencontré les gens, monté le dossier et mené la lutte pour la reconnaissance de ces travailleurs », confie Mathieu Dumont à l’aut’journal.
À son avis, l’AFPC est la mieux placée pour représenter ces travailleurs et négocier leurs conditions de travail. « On a beaucoup d’expertise avec les travailleurs atypiques en milieu universitaire et on connaît bien le dossier. »
Il souligne que son organisation a investit temps, ressources et énergie sans lésiner pour mener à terme cette campagne. Travailleurs solitaires et dispersés dans les différents départements, rejoindre chacun des stagiaires postdoctoraux un à un n’aura pas été chose facile, comme en témoignent Joanie Messier et Thioro Gueye.
L’AFPC préconise une approche individuelle pour solliciter ces travailleurs qui craignent bien souvent des représailles. « C’est important de discuter avec chacun d’entre eux, de répondre à leurs questions. Les bourses sont déterminantes pour leur avenir professionnel et elles sont octroyées souvent sur recommandation. La crainte de représailles génère beaucoup de stress. »
Parallèlement à la campagne de terrain, l’AFPC s’afférait aussi à préparer la portion légale du dossier. L’expérience de syndicalisation de quelque 600 stagiaires postdoctoraux en Ontario (McMaster University, University of Toronto et University of Western Ontario) aura requis au total trois années de démarches légales.
Nouvelle expertise syndicale
Si l’AFPC a choisi l’UQAM comme point de départ d’une vaste campagne à mener dans tout le Québec, c’est notamment qu’elle y a fait ses premiers pas dans le secteur universitaire avec la reconnaissance à titre de salariés des auxiliaires d’enseignement et de recherche ainsi que leur syndicalisation.
Sept ans plus tard, l’AFPC représente maintenant plus de 20 000 membres dans le secteur universitaire. « Nous avons investi un champ libre : les travailleurs laissés pour compte, les atypiques. On a développé une solide expertise pour les représenter et pour négocier leurs conventions collectives. »
Pour Mathieu Dumont, c’est d’abord et avant tout un besoin réel de toute une catégorie de travailleurs qui est à la base du « succès » de l’AFPC dans le secteur universitaire.
« On répond à une demande. C’est la précarité qui pousse ces travailleurs à vouloir se syndiquer. Visiblement, il semble qu’on ait bien compris les enjeux et qu’on fasse bien notre travail. »
En ce qui concerne la suite des choses, une audience devant la CRT est prévue au cours du mois de novembre d’après le syndicat, « on devrait au moins être fixé sur l’agenda à ce moment-là. »
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