L'une des dernières nouveautés en matière de doctorat à l'Université Concordia est le programme Études cinématographiques et images en mouvement, offert aux étudiants depuis septembre.
« Les étudiants inscrits à ce doctorat abordent les études cinématographiques à travers les grands courants plutôt qu'en étudiant une filmographie en particulier. C'est une démarche très éclatée qui permet aux étudiants de poser un regard social et politique sur le cinéma et l'image », explique Louise Dandurand.
Dans le même esprit, l'Université Concordia est en train de mettre la touche finale à son tout nouveau programme de doctorat, Analyse sociale et culturelle, qui sera offert l'an prochain. Le programme sera donné par le département de sociologie et d'anthropologie. Il proposera comme défi aux étudiants de mettre à contribution ces deux disciplines fondamentales en les abordant selon quatre angles: mondialisation, inclusion et exclusion sociale, perception et représentation, ainsi que justice et éthique. « Nous serons loin du projet de recherche traditionnel en sociologie ou en anthropologie, précise Mme Dandurand. Les étudiants seront appelés à intégrer les deux disciplines, à porter un regard croisé sur leur thème de recherche. »
Le programme de doctorat aura aussi la particularité de s'adresser à des étudiants actifs dans différentes disciplines en plus de la sociologie et de l'anthropologie, comme l'histoire, les sciences juridiques, la philosophie, etc.
Doctorats individualisés
L'Université Concordia a aussi eu l'audace de créer des programmes de maîtrise et de doctorat spéciaux, individualisés et interdisciplinaires. « Les étudiants ont deux cosuperviseurs qui proviennent de deux disciplines différentes. Avec le directeur de programme qui lui suggère des cours à suivre, l'étudiant doit monter son programme autour d'une thématique, définir ses enjeux de recherche, etc. », explique Mme Dandurand.
Il va sans dire qu'un programme du genre ne s'adresse pas à n'importe quel étudiant. « Il doit évidemment avoir d'excellentes notes et avoir un niveau de maturité et d'autonomie supérieur à la moyenne », ajoute-t-elle.
Ce programme unique en son genre peut amener des étudiants à se pencher sur des enjeux socialement très pertinents, mais qui ne trouvent pas de niche dans des programmes traditionnels. « Par exemple, on pourrait mettre ensemble, dans un programme de doctorat, la biologie et la gestion des matières résiduelles. Cela peut donner des résultats complètement novateurs. L'idée, c'est de sortir des carcans disciplinaires », affirme la vice-rectrice à la recherche et aux études supérieures de l'Université Concordia.
La transition se poursuit
En prenant ce virage, l'Université Concordia souhaite se rapprocher de la nouvelle démarche de construction du savoir. « Nous voulons éviter de seulement parcourir une discipline de façon linéaire, pour arriver à mieux former les étudiants en prévision du marché du travail », affirme Mme Dandurand.
Elle croit même que les universités n'ont plus d'autre choix que de prendre ce virage. « Sinon, nous risquerons de nous retrouver avec des étudiants dont la formation sera obsolète le jour même où ils soutiendront leur thèse. »