mardi 26 octobre 2010

Enseignement de la littérature au niveau collégial - Le retour du bordel


S'il y a un lieu, dans la société québécoise, où la littérature a encore sa place, c'est bien, à part dans le cahier Livres du Devoir, dans les cours de français du réseau collégial. Là, en effet, on lit Molière, Marivaux, Hugo, Maupassant, Camus, Saint-Denys Garneau, Gabrielle Roy, Gaston Miron, Michel Tremblay, et ce, peu importe qu'on soit une future infirmière ou un ingénieur en herbe. Si on pense, comme c'est notre cas, que la littérature est essentielle à une vie qui vaut d'être vécue, on doit donc reconnaître le rôle central de ces cours et se préoccuper de leur sort.

En septembre 2009, sans tambour ni trompette, le ministère de l'Éducation a légèrement modifié les devis de ces cours, en vue d'une application à partir d'août prochain. Les changements apportés sont minimes, mais sont l'occasion, partout dans le réseau, d'une importante révision de ces cours qui ne va pas sans susciter certaines inquiétudes.

Jusqu'en 1994, tous les cégépiens devaient suivre et réussir quatre cours de français de 45 heures qui privilégiaient une approche par genres: discours narratif, poésie, essai, théâtre ou linguistique. Cette même année, la réforme Robillard faisait passer ces cours à 60 heures et en modifiait l'approche. Au lieu d'objectifs, on parlerait désormais de compétences (un virage très contesté, mais essentiellement cosmétique), et l'histoire littéraire faisait un retour.

Le résultat, dans presque tous les cégeps du Québec, fut le suivant: les deux premiers cours devinrent des cours de littérature française (avec des divisions différentes d'un cégep à l'autre), le troisième cours était consacré à la littérature québécoise et le quatrième, dans les collèges respectueux des consignes ministérielles, à la communication (une sorte de rhétorique contemporaine). Autre nouveauté: la réussite d'un examen national, qui prenait la forme d'une dissertation critique portant sur des sujets littéraires, devenait obligatoire pour l'obtention du DEC.

Ce modèle, qui a toujours cours, a ses vertus (une approche chronologique cohérente, une préoccupation pour l'histoire, un examen national uniforme qui force la motivation des indifférents), mais aussi ses irritants. Parmi ces derniers, retenons l'espace restreint réservé à la littérature québécoise et, d'un point de vue sociopédagogique, le fort taux d'échec (environ 25 %) rencontré dans le premier cours. Les années passant, la littérature québécoise s'est fait une petite place dans les deux premiers cours (les devis, murmurait-on, ne l'interdisaient pas), mais le taux d'échec élevé demeurait.

Les nouveaux devis déposés l'automne dernier sont essentiellement motivés par le souci de s'attaquer à ce dernier problème. Ils décrètent ainsi que, «afin de favoriser le passage du secondaire au collégial, le contenu du premier ensemble de la séquence cible particulièrement l'étude de deux époques distinctes et de deux genres différents». Ils insistent, dans la même logique, sur «la consolidation des stratégies de révision et de correction». Pour le reste, ils sont peu restrictifs. Le troisième cours reste consacré à la littérature québécoise, le quatrième, à la communication, mais les deux premiers sont ouverts, dans la mesure où ils respectent la consigne générale de mettre à l'étude des oeuvres et textes de «la littérature d'expression française».

Certains enseignants s'inquiètent de la contrainte «deux époques, deux genres», imposée dans le premier cours. Ils y voient un recul du contenu littéraire. Cette inquiétude n'apparaît pas fondée. Un sain souci pédagogique justifie le refus de l'éparpillement. De plus, à qui fera-t-on croire qu'un cours qui se concentre, par exemple, sur le roman et la poésie, à n'importe quelle époque, serait limitatif? Le problème des nouveaux devis, donc, n'est pas là. Il n'est pas non plus dans leur insistance sur la maîtrise du français. Trop d'enseignants du collégial perçoivent l'orthographe et la grammaire comme des sous-matières, moins nobles que la littérature, qu'ils n'ont pas à enseigner. Pourtant, comme on ne joue pas bien au hockey sans maîtriser l'art du patinage, on ne saurait bien fréquenter la littérature sans une maîtrise de la langue, une mission toujours inachevée. Les enseignants du collégial n'ont pas à se transformer en professeurs de grammaire, mais ils doivent accepter de collaborer à cette tâche. Le document ministériel, là-dessus, est assez clair et redit que c'est la littérature qui est au coeur du programme.

vendredi 22 octobre 2010

LE STAGE DE MAITRISE D'UN PAIRS ANCIEN


IL existe deux defis concernant une maitrise en fAD de la TELUQ sans memoire, premierement le stage et deuxiemement l'essai...

J'en suis a mon stage avec comme professeure de mon stage, la responsable du programme "Pairs anciens".

jeudi 14 octobre 2010

Cette école que nous voulons » - Le Québec glisse vers un système à deux vitesses Il faut intégrer, école par école, le secteur privé au réseau public


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« Cette école que nous voulons » - Le Québec glisse vers un système à deux vitesses
Il faut intégrer, école par école, le secteur privé au réseau public
Réginald Harvey 2 octobre 2010 Éducation
Jean Trudelle, président de la Fédération nationale des enseignants (FNEEQ-CSN)

Photo : France Desaulniers CSN
Jean Trudelle, président de la Fédération nationale des enseignants (FNEEQ-CSN)
La Fédération nationale des enseignants (FNEEQ-CSN) prend position pour l'existence d'un seul réseau scolaire au Québec, qui doit être public, dans un document intitulé Cette école que nous voulons; les syndicats de ce mouvement ont largement approuvé cet engagement. La FNEEQ s'associe de la sorte à la campagne menée par la Fédération autonome de l'enseignement (FAE) en faveur de l'école publique.

Parlons d'abord avec Jean Trudelle, le président de la FNEEQ, des problèmes linguistiques en milieu scolaire. Où cette organisation se situe-t-elle dans le débat actuel ayant cours sur le projet de loi 103? «Sans que les instances aient pris position sur cette question, il est clair que nous sommes opposés, dans l'esprit traditionnel qui nous anime, à ce qu'il existe au Québec un moyen de contourner la loi 101. On n'a pas tenu de débat autour du jugement rendu par la Cour suprême, mais il nous semble en tout cas, en première analyse, que la loi 103 ne porte pas la bonne façon de préserver des acquis qui s'avéraient nécessaires.»

La fédération risque fort d'être interpellée

samedi 2 octobre 2010

Cessons d'avoir peur et agissons!


Notre avenir économique est en péril si nous ne soutenons pas davantage nos universités et nos écoles d'enseignement supérieur. Il est temps d'agir.

Nous le savons, nos universités s'affaiblissent. Elles peinent à attirer de nouveaux professeurs de calibre mondial, à maintenir leurs infrastructures et à acquérir des équipements de pointe. Elles s'échinent à financer les efforts de recherche, qui sont essentiels au développement des connaissances et à l'enseignement.

Or, si nos universités ne parviennent plus à être concurrentielles, comment pouvons-nous espérer que nos travailleurs de demain, nos entreprises et notre économie le soient?

Regardons les faits

Nous avons fait un choix collectif sage et ambitieux: celui de migrer vers une économie du savoir et de soutenir le développement des segments à haute valeur ajoutée dans les secteurs dits traditionnels.

Une décision judicieuse devant l'émergence de nouveaux concurrents dotés d'une structure de coûts faibles et alors que nous devons affronter un défi démographique au Québec.

Ce choix nous impose cependant d'améliorer notre productivité collective et de réussir dans des créneaux à haute valeur ajoutée. Pour y arriver, nous devons impérativement renforcer nos universités.

À cet égard, il est temps d'appeler un chat un chat: la solution au financement des universités ne passe pas par des impôts additionnels aux particuliers ou entreprises. Elle ne passe pas non plus par un accroissement du financement public alors que l'État québécois investit proportionnellement plus qu'ailleurs et que nous entrons dans une phase nécessaire de resserrement des finances publiques.

La solution passe par une valorisation du diplôme universitaire et par un déplafonnement bien orchestré des droits de scolarité.

Le Québec est de loin la province canadienne où les droits de scolarité sont les plus bas et où les universités sont les moins bien financées. Paradoxalement, ou plutôt conséquemment, nous avons un taux de diplomation universitaire nettement inférieur à ce que l'on retrouve ailleurs. À Montréal, ce taux de diplomation atteint 26,5 %, ce qui est nettement en deçà du 40 % de plusieurs autres grandes villes d'Amérique du Nord, où les droits de scolarité sont pourtant bien plus élevés.

La solution repose sur trois éléments

D'abord, préservons le modèle québécois selon lequel l'État assure la majorité du financement des universités, mais acceptons une hausse raisonnable des droits de scolarité pour l'ensemble des programmes. Fixer les droits de scolarité à la moyenne canadienne générerait, à lui seul, des recettes d'environ 500 millions de dollars, soit l'essentiel du déficit structurel de notre réseau universitaire.

Ensuite, sachant que les diplômés ont un taux d'emploi et une rémunération plus élevés que le reste de la population, considérons un diplôme universitaire comme un investissement plutôt qu'une dépense. Et puisque certains programmes mènent à des carrières plus lucratives, cela devrait logiquement se refléter dans les droits de scolarité exigés.

Enfin, l'université est un puissant levier de mobilité sociale et elle doit le demeurer. La contrepartie de cette hausse des droits est bien entendu une garantie du maintien de l'accessibilité. Il existe des moyens éprouvés pour que ce déplafonnement ne menace nullement l'accessibilité à la formation universitaire. Utilisons-les!

Le gouvernement du Québec prévoit la tenue d'une rencontre des partenaires en éducation cet automne. Le gouvernement et les partenaires de l'éducation doivent profiter de la fenêtre offerte par le contexte budgétaire pour procéder à de réelles réformes. Si nous sommes sérieux dans nos efforts pour rendre notre économie compétitive, un réseau universitaire performant est une condition sine qua non.