samedi 30 mai 2009

LES PAIRS ET LES MAISONS FAMILIALES RURALES


Suite a la lecture du livre “REUSSIR ET COMPRENDRE LA PEDAGOGIE DE L’ALTERNANCE” des maisons familiales rurales, de Jean Claude Gimonet, j’ai trouvé un passage intéressant page 52-53.
En permettant le partage des acquis, des découvertes et des interrogations au sein du groupe, toute mise en commun rend chaque alternant « enseignant » de ses pairs. Chacun offre aux autres des matériaux pour apprendre. Elle lui donne un pouvoir des savoirs qu’il est le seul a posséder. Chacun peut recevoir des autres des notions, des réflexions d’ordre technologique, professionnel, humain…
Ses apprentissages sont aussi stimulés par la confrontation des idées et par le cheminement d’analyse et de synthèse qui s’opère. La valeur pédagogique des expériences partagées et confrontées, voire conflictuelles, est beaucoup plus forte que celle des informations accumulées dans les livres ou délivrées par le moniteur durant des cours. C’est une pédagogie du partage et de la coopération qui est a l’œuvre dans la mise en commun, une pédagogie de l’action, de l’implication et de la responsabilisation.
Evidemment, en formation a distance, il faut mettre un bemol, car les experiences en presentiel sont a peu pres inexistantes, cependant le partage des acquis, des decouvertes et des interrogations au sein d’un programme comme celui des « PAIRS ANCIENS » existe.

Noua avons beaucoup a aprrendre des maisons familiales rurales.

mercredi 27 mai 2009

FACEBOK NUISIBLE POUR LES PERFORMANCES SCOLAIRES?


FACEBOOK NUISIBLE POUR LES PERFORMANCES SCOLAIRES?


Selon une étude réalisée par des chercheurs américains, les étudiants qui utilisent le plus Facebook ont, en moyenne, des résultats scolaires inférieurs à ceux qui ne fréquentent pas ce site de réseautage social. Facebook serait-il nuisible?

Dans le cadre d'une étude exploratoire, Aryn Karpinski (Université d'État de l'Ohio) et Adam Duberstein (Université dominicaine de l'Ohio) ont interrogé 219 étudiants de l'Université d'État de l'Ohio: 102 au premier cycle et 117 aux cycles supérieurs.

De ces 219 participants, 148 possédaient un compte Facebook. Les étudiants du premier cycle étaient plus susceptibles d'être des utilisateurs de Facebook que les autres (85% contre 52%).

Globalement, les chercheurs ont noté que les étudiants en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques étaient, toutes proportions gardées, plus nombreux à fréquenter Facebook que leurs collègues des sciences humaines ou sociales.

les etudiants et les chercheurs ont constaté qu'il existait un lien inverse. Les utilisateurs de Facebook avaient typiquement une moyenne des notes de 3,0 à 3,5 (A=4, B=3, C=2, D=1), alors que la moyenne des non-utilisateurs était généralement située entre 3,5 et 4,0.


Que faut-il en conclure?

La formation a distance evolue constamment et rapidement, mais l’etudiant evolue-t-il au meme rhytme? Quelles sont les prioritees de l’etudiant en fad, le diplôme ou la technologie? D’où viens et ou vas l’etudiant en fad du cegep a distance et de la teluq, etc.. que fais-t-on de la fracture numerique ?

mardi 26 mai 2009

DESCRIPTION D'UN SYSTEME D'ENCADREMENT PAR LES PAIRS


Ici, je veux rendre hommage a mon professeur, Jacques Andre Deschesne responsable du programme "PAIRS ANCIENS" de La Teluq. Ce document decris brievement le programme, et si vous allez tout au bas de la page vous trouverez un documemt complet en PDF. C'est grace a ce programme universitaire, dont je fais toujours partie que je me suis interesser de pres aux pairs nouveaux...

lundi 25 mai 2009

COURS DE PSYCHOLOGIE GRATUIT


LE GRATUIT A EXISTER DE TOUTES LES EPOQUES, LES BIBLIOTHEQUES, L'ENSEIGNEMENT VERBAL CHEZ LES JUIFS, ET MAINTENANT BIEN SUR L'INTERNET ET LES JOURNEAUX GRATUITS QUI SONT AXES PLUTOT VERS LA COMMUNICATION ET NON L'EDUCATION. ALORS, VOICI PROVENANT DE L'INTERNET UN COURS GRATUIT DE PSYCHOLOGIE POUR DEBUTANTS.

COURS DE FRANCAIS A DISTANCE DE L'UNIVERSITE DE MONTREAL


Ces cours a distance de francais, que j'ai suivi il y a 30 ans existent toujours et sont tout aussi utiles...En fait c'est de cette facon que j'ai debute en formation a distance. Puis vint la Tele-universite, a l'epoque, l'offre de cours etait de beaucoup moindre.

J'y ai cru et je perseverere, j'espere que la perseverance et l'autonomie est aussi une de vos qualitees.

vendredi 22 mai 2009

LE SITE EMPATHIE ET INTUITION EN FAD



CE SITE EST UNE AMORCE DE REFLEXION SUR L'INTUITION ET L'EMPATHIE EN FORMATION A DISTANCE. QUELQUES PARAGRAPHES SONT DEDIES AUX INTELLIGENCES MULTIPLES. QUELQUES PARAGRAPHES CONCERNENT MON DERNIER LIVRE

jeudi 21 mai 2009

LE SITE TWINE COMPREND VOS INTERETS


Ce site interessant, vous permet de trouver des sujets qui vous interessent, par exemple la formation a distance, ou vous pouvez si vous le desirer, etre membre de sites publier par d'autres membres. Vous pouvez egalement publier sur des sujets qui vous tiennent a coeur.

dimanche 17 mai 2009

LE NOUVEL OUTIL DE RECHERCHE WOLFRAMALPHA FAIT SES DEBUT


L'homme à l'origine de l'entreprise s'appelle Stephen Wolfram, 49 ans, connu notamment pour avoir obtenu à 20 ans un doctorat de physique théorique de l'université Caltech. Il parle de son nouveau projet comme d'un «moteur de connaissance informatique», plutôt que d'un moteur de recherche.A la différence du numéro un des moteurs de recherche Google, qui utilise des algorithmes pour offrir différents liens internet en réponse à une recherche, WolframAlpha.com exploite sa propre base de données pour fournir une réponse.

«L'idée de base de WolframAlpha est très simple», a assuré M. Wolfram lors d'une présentation en ligne de son site, ouvert à 00h00 GMT dans la nuit de vendredi à samedi: «vous tapez votre question et WolframAlpha donne une réponse».

Pour Danny Sullivan, rédacteur en chef du site SearchEngineLand.com, «c'est vraiment un outil intéressant».


Selon M. Sullivan, WolframAlpha ne cherche pas à concurrencer Google, qui monopolise près des deux tiers des recherches sur internet aux Etats-Unis, «même s'ils aimeraient aussi capter une partie des internautes qui font des recherches».

«Si vous êtes à la recherche de certains faits, ça peut être une espèce d'encyclopédie pratique».

Mais, ajoute M. Sullivan, ça peut aussi être «un peu piégeux».

«On n'obtient pas de réponse pour tout ce qu'on peut essayer de chercher». Résultats: «on peut être un peu frustré si on lance une recherche et que ça ne vous propose rien».

Un autre problème est lié aux sources: «chaque fois que vous faites une recherche ça vous dit d'où vient l'information, où ils l'ont trouvée - mais vous savez, il y a des tas de sources qui peuvent se tromper».

«Certains se diront, +hum, je ne sais pas si je peux me fier à cela+, de la même façon que parfois ils se méfient de Wikipédia».

M. Wolfram, a tenté de se faire pardonner d'avance les imperfections de sa dernière invention, «un projet à long terme qui de bien des façons commence tout juste».

«Nous essayons de réunir le plus possible des connaissances du monde et de les informatiser», a-t-il dit. «Pour que tout le monde, partout, puisse aller sur le web et utiliser cette connaissance».

D'après M. Sullivan, WolframAlpha est le plus ambitieux projet de recherche sur internet depuis que Microsoft a lancé LiveSearch, avec l'ambition déçue de concurrencer sérieusement Google.

«C'est un assez gros projet», employant selon lui à peu près 150 personnes.

Mais Google pourrait bien avoir déjà creusé son avance en anticipant sur ce que propose WolframAlpha.

Le groupe de Mountain View (Californie, ouest des Etats-Unis) a en effet annoncé cette semaine son projet Google Squared («Google au carré»), qu'il pourrait lancer dès la fin du mois.

«Ca va au-delà de ce que fait Wolfram», d'après M. Sullivan. «Alors que Wolfram rassemble des informations qui ont été intégrées dans des bases de données et des tableaux et tout, Google Squared essaie de trouver des informations partout dans le web et de construire automatiquement ce genre de tableaux pour vous».

samedi 16 mai 2009

HARVARD A DISTANCE


Harvard a distance, c'est possible...Cependant, il n'existe pas d'aubaine les cours coutent entre $600.00 a 2,000 dollars. En clickant sur le lien vous trouverez les cours qui sont disponibles a distance. Bonne chance.

mardi 12 mai 2009

Commentaire sur le developpement des competences pour l'apprentissage a distance


t@d, la communauté de pratiques des tuteurs à distance a pour objectifs de faciliter la mutualisation des pratiques tutorales, d'offrir un espace de débats sur les thèmes liés au tutorat à distance, de permettre aux tuteurs de solliciter de l'aide pour la réalisation de leurs interventions tutorales à distance.

Jacques Rodet, a interroge madame Lucie Audet suite a son memoire sur le " DEVELOPPEMENT DES COMPETENCES POUR L'APPRENTISSAGE A DISTANCE", document publier par le REFAD.

Le vaste sujet des competences des acteurs de la FOAD me preoccupe depuis le tout debut de mes etudes de maitrise a la Teluq. En fait il semble que ce soit un element central relier a la motivation et a la perseverance.

Il me semble que les eleves ont leur mot a dire a ce sujet, et une plus grande retroaction de leur part serait inestimable. Il est evident que si le tuteur se sent tout puissant, l'eleve ne peut que se sentir impuissant!

Alors ma réflexion est ainsi; si les professeurs et les tuteurs accordent des notes plus ou moins désirables, et selon mon expérience c’est la moitié d’entre eux, est-ce pour aider l’étudiant ou pour justifier leur quête de l’excellence? Ou encore est-ce a cause de politiques interne de l’établissement, qui fait que le professeur ou le tuteur prouve sa valeur et sa rigueur en accordant des notes plus ou moins désirables du point de vue de l’étudiant?

Cercle vicieux si on peut dire. Car la société parle d’éducation permanente, du retour sur le marché du travail des travailleurs vieillissants, de l’intégration des personnes avec un handicap, mais comment se fait-il que tout ces paramètres ne sont pas pris en considération lors des corrections? (les étudiants matures qui n’ont pas de revenu, optent souvent sur des bourses d’excellence mais pour les obtenir la moyenne des notes doit être élevées). La main droite ne sait pas ce que la main gauche fait! Ou devrais-je dire le cerveau droit ne sait pas ce que le cerveau gauche fait…

Il me faudrait faire un mémoire la dessus, quoi qu’il en soit, s’il doit y avoir obligatoirement une évaluation, il faudrait que d’autres paramètres soit ajoutés; par exemple l’originalité du thème, l’avancement d’idées avant-gardistes , l’implication de l’élève face a ses pairs, les efforts concernant le travail collaboratif, etc. On voit que tout n’est pas si simple et qu’il faut changer les paramètres, surtout face a la crise présente, car l’université immuable tel qu’on la connaît, c’est a dire une industrie de service s’adressant a des étudiants qui pense trouver de l’emploi…Un emploi qui n’existe pas, perdra sa clientèle assurément, en tout cas une bonne partie. (sauf les élèves professeurs qui désirent cette maîtrise pour augmenter leur salaire).

lundi 11 mai 2009

UN MC DOCTORAT POUR LES ETUDIANTS BRITANNIQUES


La chaîne de restauration rapide McDonald's, qui peut octroyer en Grande-Bretagne ses propres diplômes équivalant à un baccalauréat professionnel, souhaiterait à l'avenir offrir des formations jusqu'au doctorat, selon un responsable cité lundi par le Financial Times.

«J'aimerais un jour que l'on puisse offrir des doctorats, je pense vraiment que l'on devrait aller aussi loin que ça», a déclaré David Fairhurst, le responsable des ressources humaines du groupe.

McDonald's, qui devrait cette année octroyer ses premiers «A-level», des baccalauréats spécialisés en «gestion du travail en équipe», reconnus par le gouvernement, peut se targuer d'être devenue une «véritable université», affirme le responsable au quotidien des affaires.

Quelque 2500 étudiants se sont inscrits pour cette formation avec une spécialisation en gestion des vacations des employés.


M. Fairhurst a reconnu néanmoins que le groupe devait perfectionner son savoir-faire éducatif avec des diplômes de niveau inférieur avant de se lancer dans des formations de niveau équivalent au doctorat.

Le gouvernement britannique a autorisé l'an dernier neuf entreprises, parmi lesquelles McDonald's, à octroyer des diplômes, dans un effort pour augmenter la qualification de la main d'oeuvre du pays.

Le groupe s'est lancé dans l'aventure souhaitant contrer la perception par le public de McDonald's comme une entreprise qui n'offrirait que des «Mcjobs», vus comme des emplois peu qualifiés et mal payés. A mon avis c'est une bonne nouvelle, et cette tendance se propage deja!. Rien de mieux pour comprendre des theories et des concepts, que de les appliquer concretement...

samedi 9 mai 2009


INTUITION ET RAISON
BERGSON MET L'INTUITION AU PREMIER PLAN

« Bergson a posé de bons problèmes au bon moment, souvent très en avance sur son temps. »
Michel Serres.

« L’intelligence [1] , en effet, n’est pas la seule forme de la pensée. Il existe d’autres facultés de connaissance, déposées également par l’évolution de la vie, qui se rapportent directement à la réalité: l’instinct et l’intuition. L’instinct est comme une intuition qui aurait tourné court et l’intuition comme un instinct qui se serait intensifié et dilaté jusqu’à devenir conscient et susceptible de s’appliquer à toutes choses. Sous sa forme achevée, l’intuition est un pouvoir propre à l’homme qui le rend capable d’une expérience pure.

Elle n'est pas une faculté de représentation, mais un mouvement pour s'identifier à la réalité. Plutôt que de connaissance au sens traditionnel du terme, il faut parler à son propos de « contact », de « coïncidence » ou de « fusion ». Son opération s'effectue, en outre, selon un sens bien précis: elle ne consiste pas dans une réceptivité parfaite de l'esprit mais, à l'inverse, dans un mouvement hors de soi pour se transporter vers l'objet et y pénétrer. L'intuition est « extatique » (V. Jankélévitch). Par suite, elle demande un effort spirituel intense puisqu'il s'agit de sortir de soi-même, d'écarter toutes les habitudes de pensée, les notions familières, les connaissances acquises. Chaque acte d'intuition est un commencement absolu, une tension singulière pour rejoindre une réalité à chaque fois unique. C'est aussi un acte simple (car il n'y a pas plusieurs manières de coïncider) et dont le résultat, parce qu'il est foncièrement original, est en outre ineffable: « Nous appelons ici intuition la sympathie par laquelle on se transporte à l'intérieur d'un objet pour coïncider avec ce qu'il a d'unique et par conséquent d'inexprimable » ( La Pensée et le mouvant ). Point par point, l'expérience intuitive s'oppose à la pensée d'entendement.


L'immédiat

« L'intuition philosophique a donc pour objet l'immédiat. Mais à quoi reconnaît-on un immédiat; Pour Bergson, ce n'est pas la manière dont on l'appréhende qui le qualifie comme tel. Ni la réceptivité de l'esprit ni même son entière passivité n'en sont les critères. Pas davantage le sentiment d'évidence qui accompagne son expérience. C'est, au contraire, uniquement par ses caractères intrinsèques qu'un donné peut prétendre à l'immédiateté. Celle-ci est une valeur qui s'attache au contenu et non à la modalité de la conscience. En premier lieu, l'immédiat se reconnaît à ce qu'il enveloppe une intelligibilité sui generis , sans référence à des cadres préalables. Non seulement il est clair par lui-même, n'enferme aucune incohérence et ne suscite aucun problème, mais il possède la propriété d'éclairer tout ce qui se rattache à lui. À la lumière de l'immédiat, les problèmes se dissipent: il faut voir là un de ses critères les plus sûrs. Mais c'est surtout l'autosuffisance d'un contenu qui témoigne de sa réalité absolue et de son « originarité ». L'immédiat est ce dont les caractères intrinsèques sont nécessaires et suffisants pour en imposer l'existence et l'essence. Il n'est pas besoin de connaître auparavant les critères de la réalité pour le reconnaître; c'est lui-même qui les révèle dans leur spécificité. Par le seul fait d'apparaître, il pose son objectivité. Par suite, il est inutile d'y rien ajouter mais, en revanche, on n'en peut rien séparer: il se présente comme une nature irréductible et donc, quelle que soit sa complexité interne, comme une nature simple. Ainsi, dans l'immédiat, le réel se confond avec sa manifestation. En bref, l'immédiat bergsonien signifie: que le réel est donné et non caché; qu'on l'atteint directement et non par un détour: enfin, qu'il consiste et se révèle dans une certaine apparence, celle qui ne requiert rien d'autre qu'elle-même pour être et être intelligible: Tout ce qui s'offre directement aux sens ou à la conscience, tout ce qui est objet d'expérience, soit extérieure soit interne, doit être tenu pour réel tant qu'on n'a pas démontré que c'est une simple apparence [2] »

Pour Bergson comme pour d'autres philosophes, « o n appelle intuition cette espèce de sympathie intellectuelle par laquelle on se transporte à l'intérieur d'un objet pour coïncider avec ce qu'il a d'unique et d'inexprimable. » C'est un mode de connaissance différent de la capacité d'abstraction à la base du découpage utilitaire que nous faisons de notre expérience : seule cette expérience intuitive nous permet de connaître notre propre esprit (et l'esprit en général). Cette intuition n'ayant pas de vocation pragmatique nous prend nécessairement par surprise , comme une expérience extraordinairement simple [3] .

« Matière ou esprit, la réalité nous est apparue comme un perpétuel devenir. Elle se fait ou elle se défait, mais elle n'est jamais quelque chose de fait. Telle est l'intuition que nous avons de l'esprit quand nous écartons le voile qui s'interpose entre notre conscience et nous. Voilà aussi ce que l'intelligence et les sens eux-mêmes nous montreraient de la matière, s'ils en obtenaient une représentation immédiate et désintéressée. Mais, préoccupée avant tout des nécessités de l'action, l'intelligence, comme les sens, se borne à prendre de loin en loin, sur le devenir de la matière, des vues instantanées et, par là même, immobiles. La conscience, se réglant à son tour sur l'intelligence, regarde de la vie intérieure ce qui est déjà fait, et ne la sent que confusément se faire. Ainsi se détachent de la durée les moments qui nous intéressent et que nous avons cueillis le long de son parcours. Nous ne retenons qu'eux. Et nous avons raison de le faire, tant que l'action est seule en cause. Mais lorsque, spéculant sur la nature du réel, nous le regardons encore comme notre intérêt pratique nous demandait de le regarder, nous devenons incapables de voir l'évolution vraie, le devenir radical. Nous n'apercevons du devenir que des états, de la durée que des instants, et, même quand nous parlons de durée et de devenir, c'est à autre chose que nous pensons. Telle est la plus frappante des deux illusions que nous voulons examiner. Elle consiste à croire qu'on pourra penser l'instable par l'intermédiaire du stable, le mouvant par l'immobile ».

1. L'expérience immédiate de la conscience fait figure de donnée indubitable : comme la prise de possession de l'esprit par soi-même est possible, c'est que l'intuition existe ; c'est-à-dire, que non seulement l'absolu est en nous, mais encore, il est saisissable de façon immédiate.

2. La matière elle aussi est non « faite » mais « se faisant ». On pourrait voir cela si l'intelligence et les sens " obtenaient (de la matière) une représentation immédiate et désintéressée ". Comme le véritable mode de connaissance de la réalité est l'intuition , l'intelligence et les sens devront inverser la direction par laquelle ils se rapportent au réel, qui est de se tourner vers l'extérieur. Ayant une représentation médiate et intéressée de la matière, ils doivent devenir intuition pour saisir sa réalité ultime. En effet, il apparaît que le devenir, qui est la réalité même, est intérieur aux choses.


Le temps « objectif », spatialisé et la durée

Bergson oppose le temps objectif à la durée (ou temps subjectif ). Le temps objectif correspond à la vision scientifique du temps. C'est le temps mesuré par l'horloge, celui qu'on divise en heures, minutes et secondes. Mais Bergson reproche à la science de manquer l'essence du temps. Croyant mesurer le temps, le scientifique mesure en réalité de l'espace (l'espace parcouru par exemple par l'aiguille de l'horloge ou par le sable dans le sablier) et, du reste, spatialise le temps, comme le montre cette habitude de représenter le temps par une droite c'est à dire par un espace. Le scientifique manque l'essentiel, ignore la réalité du temps. Le temps réel est la durée, dimension de la conscience. Le temps subjectif est le temps vécu, celui qui fait paraître certaines heures plus longues et d'autres plus courtes, celui surtout qui se révèle dans l'expérience de l'attente. La durée est l'étoffe du moi, un devenir imprévisible. Ce caractère imprévisible nous révèle notre liberté.


Découpage pragmatique du réel matériel

À la définition classique de l'homme comme homo sapiens , Bergson substitue celle d' homo faber . Cela ne signifie nullement que l'intelligence ne nous définirait pas mais elle est fondamentalement une faculté active : " L'intelligence envisagée dans ce qui paraît être la démarche originelle est la faculté de fabriquer des objets artificiels, en particulier des outils à faire des outils, et d'en varier indéfiniment la fabrication."

Nous avons une représentation médiate et intéressée de la matière. De sorte qu'on ne voit pas qu'elle est en devenir. Représentation " intéressée ", parce que nous sommes avant tout préoccupés des nécessités de l'action . Tout se passe comme si, à la manière d'un appareil photographique, l'intelligence, pour agir, prenait toute une série de clichés immobiles sur le devenir de la matière.

C'est ainsi que les philosophes ont raté ce qui fait la structure ultime du réel : aidés de l'intelligence, ils découpent l'évolution, qui est mobile, changeante, et continue, en morceaux tout faits, extérieurs les uns aux autres, instantanés et immobiles, que l'on ré-assemble ensuite.


Découpage intellectuel du réel subjectif

La conscience, cédant à l'habitude engendrée par les nécessités de l'action, " se règle à son tour sur l'intelligence "; alors que, si nous nous plaçons sur le plan de la spéculation, il s'agit, non plus d'agir, mais de prendre contact avec soi-même, de réfléchir sur soi-même, ou, comme le dit plus explicitement Bergson, de " regarder la vie intérieure ". On comprend ce qui va inéluctablement se passer : l'intelligence appliquant à la vie intérieure son point de vue extérieur, la regardera encore comme elle regarde la matière (en découpant et en immobilisant inconsciemment ce qui est se faisant). Elle ne verra donc " de la vie intérieure que ce qui est déjà fait, et ne la sentira que confusément se faire ". Dès lors, nous ne voyons " du devenir, que des états ", et " de la durée, que des instants ".


Le mot durée, en tant que mot, illusionne sur le réel

Dès lors qu'on parle de devenir ou de durée, on dénature ce dont on parle ; c'est parler de ce qu'il n'est pas. En effet, les mots enferment la réalité dans des concepts tout faits. On prononce le mot, mais on ne pense guère à la chose (au flux, plutôt).

Une illusion " frappante consiste à croire qu'on pourra penser l'instable par l'intermédiaire du stable, le mouvant par l'immobile ". C'est là un paralogisme qui consiste à ne pas distinguer ce qui est fait de ce qui se fait. C'est-à-dire que, cédant à notre manière habituelle de penser, on passera par l'immobile pour penser le mobile, ce qui revient à penser le réel à travers, ou par, les clichés instantanés que l'intelligence (qui, alors, est notre guide) prend sur son flux. On pense le réel par ce qui n'est pas réel. Et le résultat est là : la durée nous échappe, pire, nous la laissons échapper, parce que nous la jugeons dénuée d'être et de valeur.

Il est classique de définir l'homme par le langage. Mais Bergson constate que le langage ne peut communiquer que ce qui nous est commun. Les mots sont les mêmes pour tous les individus d'une même communauté et ne peuvent exprimer ce que nous ressentons comme sujets. Il y a mille façons d'aimer mais un seul verbe pour l'exprimer. Pas plus qu'il ne peut communiquer notre psychisme profond, le langage ne peut exprimer le réel objectif. Il est un instrument d'action. C'est ce qui explique le privilège de l'intuition . Ce mode de connaissance direct, immédiat, nous fait pénétrer l'être profond du réel. L'intuition est d'abord ce qui nous permet de saisir notre vie intérieure et en particulier la durée.


Nécessité de l'intuition en métaphysique

D'où la nécessité de cette intuition en métaphysique . Il ne reste plus qu'elle si on veut connaître l'absolu (puisqu'elle va jusqu'au fond du réel). Mais il ne faut pas entendre par le terme d' "intuition " une faculté supra-intellectuelle. L'intuition bergsonienne est effort. Effort qui consiste à se désintéresser de l'action, source du découpage illégitime de la durée. Malgré un antagonisme de mots, il semble bien qu'on n'est pas loin de Schelling, pour qui l'intuition (intellectuelle …) correspond à un retrait ultime en nous, où nous atteignons une pure coïncidence à nous-mêmes et découvrons l'éternité.

Références

[1] Extraits adaptés à partir de Encyclopædia Universalis 1998.

[2] H. Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience (1888). Reproduit à partir de la 144e édition (Paris, Presses universitaires de France, 1970, 182 p.). Peut être téléchargé en trois formats (Word, PDF et RTF) sur le site "Classiques des sciences sociales".

[3] Henri Bergson: L'intuition philosophique, Revue de Métaphysique, 1911; repris dans « La pensée et le mouvant ». Paris 1934. Articles et conférences datant de 1903 à 1923.Presses universitaires de France, 1969, 79e édition, 294 pages. Collection Bibliothèque de philosophie contemporaine.

http://www.unisson06.org/dossiers.htm

lundi 4 mai 2009

LE QUEBEC ET L'INTERNATIONALISATION DE L'EDUCATION




La volonte d'internationalisation de l'education quebecoise ne date pas d'aujourd'hui. Le ministere de l'education et ses differents partenaires que sont les etablissements a tout les ordres d'enseignement, n'ont cesse, dans les dernieres decennies, de deployer des efforts en ce sens.

Recemment cependant, a la faveur des changements politiques majeurs sur la scene internationale, des progres techniques et de l'explosion des echanges mondiaux, la donne a change tres rapidement.

Partout dans le systeme d'education, devant les ouvertures qu'offrent ces possibilites nouvelles, le desir d'internationalisation s'est fortement intensifie. Ce document de 34 pages vous interessera surement, meme si il date de 2002.