jeudi 23 juin 2011
De «.qc.ca» à «.quebec»
C'est fait! L'identité québécoise va pouvoir prendre son envol... en format numérique. Au début de la semaine à Singapour, l'Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICAAN), l'autorité suprême qui gère la formation des adresses sur la Toile à l'échelle mondiale, a ouvert la voie à la formation du suffixe «.quebec» dans les adresses Internet. Une nouvelle extension de nom de domaine, uniquement associé au Québec, qui, si tout va bien, pourra remplacer les actuels «.ca», «.info», «.com», «.net» ou encore «.org»... au début de 2013.
lundi 20 juin 2011
La twittérature, outil pédagogique
Elle a déjà un institut et un lieu virtuel où se déployer. Mais voilà que la twittérature pourrait bien se tailler une place sur les bancs d'école. Et même entrer par la grande porte! Le cofondateur de l'Institut de twittérature comparée, Jean-Yves Fréchette, a rencontré fin mai des fonctionnaires du cabinet de la ministre de l'Éducation pour les convaincre de financer un projet-pilote dans une école secondaire de Québec. Il a également fait appel au lobbyiste Stéphane Dion, de Paradigme affaires publiques inc., pour l'aider dans sa démarche.
«L'idée est de documenter l'approche pédagogique en twittérature, explique M. Dion. Il y a un univers immense entre le fait de tester ça en classe et celui d'élaborer un outil reconnu par le ministère qui a une valeur pédagogique réelle.»
Car avoir à faire ses devoirs en 140 caractères, les élèves d'Annie Côté, de l'école secondaire Saint-Pierre et des Sentiers à Québec, y avaient déjà goûté. C'est à la suite d'une rencontre avec M. Fréchette que la professeure de français s'est éprise de twittérature et qu'elle a décidé de la mettre à profit dans son enseignement. Le duo désire maintenant aller plus loin et créer un prototype qui servirait à guider les enseignants qui n'ont pas toujours le temps d'explorer ce que l'univers 2.0 et des réseaux sociaux peuvent leur apporter. «Il faut travailler à mettre au point des outils qui vont permettre à la fois l'utilisation de cette énergie qui est dans le Web 2.0, l'ubiquité, le partage, l'instantanéité, la portabilité, mais dans un cadre sécurisé», note M. Fréchette, ancien enseignant de français au collège F.-X. Garneau de Québec et spécialiste de didactique.
Ramener le plaisir
Instantanéité, portabilité... Justement. Les plus pessimistes demanderont, en cette ère où tout est à la portée d'un clic, comment — mais diable comment! — la twittérature fera des jeunes Québécois des champions de la dictée et des amants de lecture. La réponse en moins de 140 caractères. «L'idée, c'est de ramener le plaisir dans le devoir», laisse tomber M. Fréchette.
Et si la calculatrice n'a pas tué le raisonnement mathématique, il n'y a aucune raison pour que l'Internet et les logiciels autocorrecteurs nuisent à l'apprentissage du français, croit-il. Au contraire, c'est en permettant à l'élève d'avoir recours à divers outils qu'on le libère de toute contrainte et qu'il découvre véritablement «le plaisir du texte», note-t-il en citant l'ouvrage de Roland Barthes. «Le "140 caractères", c'est le premier pas vers quelque chose. Les gens vont démolir une telle approche pédagogique, mais dans toutes les pédagogies, que ce soit celle de la fine cuisine ou de la menuiserie, il y a toujours un petit moment où on fait un geste qui nous semble inutile. Twitter, c'est un peu ça, poursuit sans ambages celui qui gazouille sous le pseudonyme de Pierre-Paul Pleau. Je ne peux bien sûr pas tout dire en 140 caractères, sauf que voulant permettre à un élève de comprendre la relation entre un objet concret et une idée abstraite, je vais lui demander de faire une métaphore. Et je n'ai pas besoin d'une feuille 8 et demi par 11 pour le faire!»
M. Fréchette admet que les élèves ne se comportent pas toujours de façon prévisible dans cet univers sociotechnologique. «Il est vrai que certains jeunes écrivent des textos qui sont tout croches. Mais ils n'ont jamais autant écrit, constate-t-il. Partons de là et construisons une stratégie qui mette en place une écologie de l'écriture et qui fasse en sorte que le simple texte "bonjour, comment ça va, y fait-tu beau?" puisse porter sur autre chose.»
Et comment intéresser nos jeunes adeptes du 140 caractères aux grandes oeuvres littéraires de Victor Lévy-Beaulieu, Yves Beauchemin et les autres? Et aux écrits-fleuves de Proust? «Il y a encore beaucoup de livres qui se publient maintenant sur support électronique. Un jeune qui lit des 140 caractères ne sera pas nécessairement essoufflé de lire un ouvrage plus long.» Pierre-Paul Pleau a quant à lui joliment gazouillé: «Proust aurait pu ne ne pas chercher à retrouver son temps, il aurait dû tout de suite filer à l'essentiel, à la recherche du caractère perdu.»
Un texte argumentatif en microblogues
Stimuler le goût de l'écriture en 140 caractères n'est pas chose simple. Mais créer sous la contrainte, n'était-ce pas ce que les grands poètes cherchaient à faire? Que sont les quatrains, sonnets et alexandrins sinon des contraintes de longueur? «OuLiPo et son S+7, Raymond Queneau, et Pérec avec son roman sans "e", ce sont là toutes des contraintes créatrices explorées par les poètes, s'enflamme M. Fréchette, qui est aussi le père de Biz, de Loco Locass. Les profs essaient d'enseigner la synonymie et n'y arrivent pas toujours. Mais avec Twitter, il y a comme un cadre, une fenêtre dans laquelle on peut justement s'éclater.»
Les gazouillis peuvent même servir à mieux organiser ses idées. Un texte argumentatif est ainsi composé de... 21 entrées distinctes: trois entrées pour l'intro (sujet amené, posé divisé), trois autres pour la conclusion et les trois paragraphes centraux font cinq twitts chacun. Bingo.
«Quand j'étais prof au collégial, ce qui était important pédagogiquement, c'était de ramener à de petites unités, bien circonscrites dans l'espace. Je ne dis pas qu'il faille faire exactement 140 caractères, mais en limitant l'espace, on aurait là une ossature, un plan, une façon de développer l'argumentation», explique-t-il.
À l'heure où le gouvernement Charest veut équiper toutes les classes du Québec d'un tableau blanc interactif, le moment est venu de s'intéresser à de nouveaux outils. «Le ministère est frileux, mais le Web 2.0 nous donne une bonne catalogne à se mettre sur les épaules», note l'enseignant à la retraite qui travaille dans une agence Web interactive. «Je pense que les gens du ministère ont aimé le topo», a-t-il avancé, avant de conclure en rimes redoublées: «Qui ne sait se borner ne sut jamais écrire, disait Nicolas Boileau-Despréaux. Je dirais qui ne sait se borner ne sut jamais "twitter"».
mercredi 8 juin 2011
Alogient - Caméléon est gratuit!
L'entreprise montréalaise Alogient remporte un deuxième prix cette année pour l'utilisation du français dans les technologies de l'information.
Hélène Roulot-Ganzmann 4 juin 2011 Science et technologie
«C'est l'accumulation de beaucoup d'efforts, estime Patrick L. Perreault, vice-président Conseil d'Alogient. Ça fait six ans qu'on développe ce produit à la sueur de notre front. Ce deuxième prix en l'espace de quelques mois vient également confirmer le fait que la décision d'affaires que nous avons prise de mettre l'accent sur la langue française est payante, mais aussi que nous avions raison de transformer Caméléon en logiciel libre, à code source libre, à un moment où de plus en plus de gens tentent de garder la mainmise sur leur produit.»
Caméléon, voici donc le programme qui est l'objet de toutes les attentions dans le petit monde des technologies de l'information ces derniers mois. Du moins, sur le marché francophone. «Nous nous sommes dit qu'il y avait une occasion d'affaires sur le marché pour lancer un produit entièrement en français, si on considère que la francophonie, ce sont plusieurs pays et c'est une étendue très large dans le monde», poursuit M. Perreault. On ne raconte pas forcément l'histoire classique... Nous ne nous sommes pas lancés là-dedans parce que le français est en danger, ajoute Jean-François Rioux, président d'Alogient. Le français est tout simplement notre axe compétitif sur le marché des systèmes de gestion de contenu et c'est un message qui est bien passé auprès des deux jurys de ces concours-là.»
Un système de gestion de contenu, ou CMS, est un programme destiné à la conception et à la mise à jour de sites web ou d'applications multimédias. Lozeau, Desjardins, CN, TD Assurance et plus d'une cinquantaine d'autres entreprises ou associations utilisent aujourd'hui Caméléon. Pour sa fiabilité, pour sa simplicité, pour son utilisation de la langue française sans doute également un peu. Mais sûrement aussi pour sa gratuité. «Quand on regarde les tendances, affirme Jean-François Rioux, on s'aperçoit que de plus en plus d'entreprises veulent aller vers des logiciels à code source libre. On espère que, chez les gens qui sont attirés par ce type de logiciel et qui se trouvent dans la francophonie, le prix Octas nous apportera un gain de notoriété et de popularité, qu'ils implanteront notre logiciel mais aussi qu'ils en poursuivront le développement.»
Source libre
Car voilà tout l'intérêt d'un programme à code source libre. Alogient a produit Caméléon et l'a mis sur le marché: libre ensuite aux développeurs qui le souhaitent de programmer des modules qui viendront compléter le produit, le rendre toujours plus performant. «L'équipe d'Alogient, qui se promène d'ailleurs la tête haute aujourd'hui dans les couloirs, travaille fort sur l'évolution du produit, mais d'autres gens peuvent travailler à cette évolution-là, en fonction de leurs besoins», explique Patrick L. Perreault.
Et le modèle d'affaires, dans tout ça? «À la base, les gens choisissent votre produit parce qu'il est gratuit, qu'il n'y a pas de frais de licence, ils économisent donc beaucoup d'argent, estime Jean-François Rioux. De notre côté, on fait notre revenu en développant des plans de soutien spécifiques pour les gens qui utilisent notre produit. Nous-mêmes, nous créons des sites avec Caméléon pour certains clients. Sans oublier les programmes de formation sur mesure qu'on peut livrer à des développeurs, à des fournisseurs de service ou encore à des entreprises, notamment le service public, qui a souvent des besoins très particuliers.»
Alogient souhaite d'ailleurs profiter de la visibilité offerte par ces deux prix pour toucher de nouveaux clients, et la fonction publique est une de ses cibles. Les particuliers également, si tant est qu'ils s'y connaissent un tant soit peu en programmation web. «Le défaut des logiciels grand public, estime Patrick Perreault, c'est qu'ils proposent toujours les mêmes designs... Caméléon permet d'aller plus loin dans la personnalisation de l'interface de votre site.»
L'entreprise montréalaise a fêté ses dix bougies l'an dernier et compte aujourd'hui une cinquantaine de salariés. Sa spécialité: le commerce électronique, Intranet et les solutions clé en main, depuis la stratégie web jusqu'à l'hébergement.
Caméléon en est à sa cinquième version et son développement a coûté environ un demi-million de dollars. «Les prix représentent beaucoup au niveau commercial, conclut M. Rioux, mais c'est surtout une grande source de motivation pour tous nos employés.» Des salariés qui ont de quoi être fiers, car un de leurs clients a également remporté un prix Octas samedi soir: Des ordinateurs pour les écoles du Québec (Opeq), qui s'est illustré dans la catégorie des technologies de l'information au service de la societe.
Hélène Roulot-Ganzmann 4 juin 2011 Science et technologie
«C'est l'accumulation de beaucoup d'efforts, estime Patrick L. Perreault, vice-président Conseil d'Alogient. Ça fait six ans qu'on développe ce produit à la sueur de notre front. Ce deuxième prix en l'espace de quelques mois vient également confirmer le fait que la décision d'affaires que nous avons prise de mettre l'accent sur la langue française est payante, mais aussi que nous avions raison de transformer Caméléon en logiciel libre, à code source libre, à un moment où de plus en plus de gens tentent de garder la mainmise sur leur produit.»
Caméléon, voici donc le programme qui est l'objet de toutes les attentions dans le petit monde des technologies de l'information ces derniers mois. Du moins, sur le marché francophone. «Nous nous sommes dit qu'il y avait une occasion d'affaires sur le marché pour lancer un produit entièrement en français, si on considère que la francophonie, ce sont plusieurs pays et c'est une étendue très large dans le monde», poursuit M. Perreault. On ne raconte pas forcément l'histoire classique... Nous ne nous sommes pas lancés là-dedans parce que le français est en danger, ajoute Jean-François Rioux, président d'Alogient. Le français est tout simplement notre axe compétitif sur le marché des systèmes de gestion de contenu et c'est un message qui est bien passé auprès des deux jurys de ces concours-là.»
Un système de gestion de contenu, ou CMS, est un programme destiné à la conception et à la mise à jour de sites web ou d'applications multimédias. Lozeau, Desjardins, CN, TD Assurance et plus d'une cinquantaine d'autres entreprises ou associations utilisent aujourd'hui Caméléon. Pour sa fiabilité, pour sa simplicité, pour son utilisation de la langue française sans doute également un peu. Mais sûrement aussi pour sa gratuité. «Quand on regarde les tendances, affirme Jean-François Rioux, on s'aperçoit que de plus en plus d'entreprises veulent aller vers des logiciels à code source libre. On espère que, chez les gens qui sont attirés par ce type de logiciel et qui se trouvent dans la francophonie, le prix Octas nous apportera un gain de notoriété et de popularité, qu'ils implanteront notre logiciel mais aussi qu'ils en poursuivront le développement.»
Source libre
Car voilà tout l'intérêt d'un programme à code source libre. Alogient a produit Caméléon et l'a mis sur le marché: libre ensuite aux développeurs qui le souhaitent de programmer des modules qui viendront compléter le produit, le rendre toujours plus performant. «L'équipe d'Alogient, qui se promène d'ailleurs la tête haute aujourd'hui dans les couloirs, travaille fort sur l'évolution du produit, mais d'autres gens peuvent travailler à cette évolution-là, en fonction de leurs besoins», explique Patrick L. Perreault.
Et le modèle d'affaires, dans tout ça? «À la base, les gens choisissent votre produit parce qu'il est gratuit, qu'il n'y a pas de frais de licence, ils économisent donc beaucoup d'argent, estime Jean-François Rioux. De notre côté, on fait notre revenu en développant des plans de soutien spécifiques pour les gens qui utilisent notre produit. Nous-mêmes, nous créons des sites avec Caméléon pour certains clients. Sans oublier les programmes de formation sur mesure qu'on peut livrer à des développeurs, à des fournisseurs de service ou encore à des entreprises, notamment le service public, qui a souvent des besoins très particuliers.»
Alogient souhaite d'ailleurs profiter de la visibilité offerte par ces deux prix pour toucher de nouveaux clients, et la fonction publique est une de ses cibles. Les particuliers également, si tant est qu'ils s'y connaissent un tant soit peu en programmation web. «Le défaut des logiciels grand public, estime Patrick Perreault, c'est qu'ils proposent toujours les mêmes designs... Caméléon permet d'aller plus loin dans la personnalisation de l'interface de votre site.»
L'entreprise montréalaise a fêté ses dix bougies l'an dernier et compte aujourd'hui une cinquantaine de salariés. Sa spécialité: le commerce électronique, Intranet et les solutions clé en main, depuis la stratégie web jusqu'à l'hébergement.
Caméléon en est à sa cinquième version et son développement a coûté environ un demi-million de dollars. «Les prix représentent beaucoup au niveau commercial, conclut M. Rioux, mais c'est surtout une grande source de motivation pour tous nos employés.» Des salariés qui ont de quoi être fiers, car un de leurs clients a également remporté un prix Octas samedi soir: Des ordinateurs pour les écoles du Québec (Opeq), qui s'est illustré dans la catégorie des technologies de l'information au service de la societe.
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