samedi 19 juillet 2008

DE PLUS EN PLUS DE QUEBECOIS COMPTENT SUR L'AIDE FINANCIERE AUX ETUDES


Violaine Ballivy

La Presse

De plus en plus de Québécois peuvent compter sur le soutien financier du gouvernement du Québec pour obtenir un diplôme d'études postsecondaires. Mais les fédérations étudiantes réclament encore davantage: un doctorat se décroche généralement en même temps qu'une dette de 21 376$, révèle le dernier bulletin statistique sur l'Aide financière aux études dévoilé hier par le ministère de l'Éducation du Québec.

En 2006-2007, près de 70 000 étudiants universitaires ont reçu une bourse, un prêt ou les deux du gouvernement du Québec, soit 5000 de plus qu'il y a cinq ans. «Mais l'aide financière n'est pas ajustée à la réalité puisque la dette moyenne d'études a crû pendant la même période de plus de 20%, passant de 8895$ à 9984$», a relevé hier David Paradis, président de la Fédération étudiante universitaire du Québec.

M. Paradis y voit un impact direct de la hausse fulgurante entre 1996 et 2007 des frais afférents facturés par les universités aux étudiants, en dépit de gel des droits de scolarité, mais à laquelle le Ministère vient de mettre un terme à l'aide d'un nouveau règlement au printemps dernier. Les étudiants estiment aussi que Québec sous-évalue les charges liées aux études post- secondaires. Les dépenses reconnues par Québec ont d'ailleurs baissé pendant la même période et n'ont pas été indexées au cours de neuf des 15 dernières années. Cette fois encore, le Ministère a entrepris de corriger la situation, reconnaît M. Paradis, «mais le décalage reste très important», dit-il.

À la lueur de ces données, les étudiants ont réclamé une fois de plus hier la révision à la hausse du seuil à partir duquel Québec considère que les parents sont en mesure d'épauler leurs enfants, et qui oscille à l'heure actuelle autour de 30 000$. «Cela ne correspond même pas au seuil de la pauvreté fixé par Statistique Canada. Ce n'est pas vrai qu'avec un tel salaire, les parents peuvent aider leurs enfants», assure Merlin Trottier-Picard, président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ).

Le rapport met aussi en lumière la croissance importante du nombre de Québécois qui concilient les études et la famille. Le pourcentage de bénéficiaires d'une aide financière aux études a doublé en cinq ans. À noter que plus de 650 étudiants se sont partagé quelque 9,6 millions de dollars pour poursuivre leurs études à l'étranger, pour la plupart aux États-Unis ou en Europe, et dans plusieurs pays du Commonwealth.

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