mardi 2 décembre 2008

ENSEIGNEMENT ENTRE LES PAIRS, TUTORAT PAR LES PAIRS


Enseignement entre les pairs
Autres appellations ou méthodes apparentées

Tutorat par les pairs


Description

Après avoir étudié un sujet ou un problème, chaque étudiant compare sa compréhension avec celle d’un autre de force égale ayant examiné le même sujet. L’étude préalable du sujet comporte aussi la préparation d’une ou deux questions d’examen à poser au partenaire pour amorcer l’échange à deux. ( Archambault, 2000, p. 76)


Explication des LienS avec les théories de l’apprentissage

Cette stratégie se rapporte à l’’approche constructiviste, qui prétend que même si « L’expérience est (…) toujours et entièrement « subjective ».» (Von Glasersfeld, 1994, p.2), elle souligne que « (…) cette subjectivité élémentaire n’empêche aucunement le développement d’une « intersubjectivité » au cours des interactions qu’on appellera « sociales.

Von Glaserfeld précise que les élèves Les élèves qui travaillent ensemble à la solution d’un problème doivent verbaliser comment ils perçoivent le problème et comment doivent verbaliser comment ils perçoivent le problème et comment ils se proposent de le résoudre. C’est là une façon d’engendrer une réflexion (…) » (Von Glasersfeld, 2004, p. 8).
En outre, le socioconstructivisme est pour sa part associé à l’idée que c’est principalement, (…), dans l’interaction sociale que se construisent les connaissances (…) » (Legendre, 2004,

Aussi, elle se réfère à la perspective cognitiviste qui est soucieuse des composantes affectives de l’élève. Selon J. Tardif « L’enseignement reconnaît que l’estime que l’élève a de lui-même, sa motivation scolaire en général (…) contraignent sa participation à la vie de la classe et sa performance.


CONTEXTES APPROPRIÉS

La pratique pédagogique qu’est, l’enseignement entre les pairs, s’avère appropriée à la façon d’envisager la formation selon l’approche par compétences qui soutient que : « (…) le développement de compétences doit permettre à l’élève d’interagir de manière efficace et significative avec son environnement. » (Legendre, 2004, p. 13). Toujours selon l’approche par compétences « L’apprentissage scolaire (…) devrait (…) contribuer au développement global de l’élève, (…) » (Ibid).


Possibilités d’Utilisation des technologies de l’information


On peut utiliser diverses technologies de l’information. Tel que la présentation de situations cliniques via l’intranet et activer le forum de discussion entre deux élèves et ce préalablement au cours où aura lieu l’activité.


AVANTAGES POUR LES ÉLÈVES


Cette stratégie d’enseignement responsabilise les élèves. » (Fortier, 2003, p.14). Le conseil supérieur de l’éducation rapporte dans son avis paru en 2002, qu’au collégial « (…) les jeunes semblent avoir tout particulièrement besoin de développer leur autonomie (…), de développer un sentiment de compétence, de mieux connaître leur potentiel, de développer leur estime de soi,

Elle permet aussi aux élèves de se sentir davantage dans une relation de coopération, d’entraide. Se sentant davantage décontracté, l’expérience est plus propice aux apprentissages, etc. Ces commentaires se rapprochent des propos de Von Glasersfeld en lien avec la théorie du constructiviste qui affirme que : « Le fait que ce soit l’une ou l’un de vos pairs qui vous explique une incohérence ou une erreur est beaucoup moins pénible que si c’est votre enseignant ou votre enseignante qui vous dit que vous êtes dans l’erreur. » (Von Glasersfeld, 2004, p.8).

Selon Archambault, 2000, les élèves développent grâce à cette activité d’apprentissage des sentiments d’appartenance, de liberté, de cohésion de fierté de curiosité et d’authenticité. Elle permet aussi d’intégrer des compétences intellectuelles telles que porter attention, repérer et associer. Ces habiletés servent à approcher une problématique et permet l’assimilation en profondeur des connaissances. L’enseignement entre pairs permet aussi de développer des compétences d’expression orale et écrite et des compétences de communication critique.


DÉSAVANTAGES POUR LES ÉLÈVES

Puisque cette stratégie d’apprentissage nécessite que les étudiants qui se jumellent, soient de force égale, elle ne permet pas toujours le développement optimal des compétences des élèves plus faibles. De plus elle peut faire émerger certains conflits entre élèves que ne progressent pas de la même façon ou qui ont un manque de motivation intrinsèque, conditions essentielles à la réalisation d’une telle activité. Aussi, cette stratégie ne favorise pas le développement d’habiletés primordiales à la modélisation des apprentissages et à la résolution de problèmes.


AVANTAGES POUR l’enseignant

Le but des stratégies étant d’en faire bénéficier davantage les élèves, les avantages de cette stratégie sont à priori pour ceux-ci
Toutefois, l’enseignement par les pairs permet de se centrer sur l’étudiant et de maximiser le temps en classe de l’enseignant, afin qu’il puisse mieux cibler les élèves en difficulté et ainsi passer plus de temps avec ces élèves qui ont souvent des difficultés par rapport à la métacognition et pout favoriser les liens nécessaires à l’exercice du jugement clinique



DÉSAVANTAGES POUR l’enseignant

L’enseignant a dans cette formule un rôle de didacticien en fournissant à l’élève des occasions pour qu’il puisse maîtriser l’objet d’apprentissage. L’enseignant doit bien déterminer les idées et habiletés importantes impliquées dans l’objet d’apprentissage. Il doit en outre favoriser l’évolution progressive de ces objets d’apprentissage. Une des responsabilités premières de l’enseignant est de bien mesurer la force des élèves afin que ceux-ci puissent développer à plein potentiel leur compétence. Et que les élèves forts ne se voient pas exploiter par les moins forts. L’enseignant doit donc rester à l’affût et jouer un rôle actif tout au long de cette activité, en observant le travail des dyades et en intervenant au besoin.


RÉFÉRENCES


Conseil Supérieur de l’Éducation (2002). Au collégial. L’orientation au cœur de la réussite, Avis du Conseil Supérieur au ministre de l’éducation, Québec : Gouvernement du Québec, p. 27-44.

Fortier, C. (2003). « Les yeux grands fermés. Le passage du secondaire au collégial dans des programmes de formation technique », Pédagogie collégiale, vol. 17, no2, décembre 2003, p. 9-14.

Legendre, M.-F. (2004). « Cognitivisme et socioconstructivisme ; des fondements théoriques à leur utilisation dans l’élaboration et la mise en œuvre du nouveau programme de formation », dans P. Jonnaert et Armand M’ Battika, Les réformes curriculaires. Regards croisés, Sainte-Foy : Presses de l’Université du Québec, p. 27-47.

Tardif, J. (1998). « La construction des connaissances. 2. Les pratiques pédagogiques », Pédagogie collégiale, vol. 11, no3, mars 1998, p. 4-9.

Von Glasersfeld, E. (2004). « Questions et réponses au sujet du constructivisme radical » In Constructivisme. Choix contemporains. Hommage à Ernst Von Glasersfeld, Sainte-Foy : Presses de l’Université du Québec, p. 291-317.


Von Glasersfeld, E. (1994). « Pourquoi le constructivisme doit-il être radical ? », Revue des sciences de l’éducation, vol. XX, no1, p. 21-27.



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