vendredi 10 février 2012

La dépendance aux réseaux sociaux: plus forte que le tabac et l'alcool


Fort, très fort et trop fort, même. La dépendance induite par les réseaux sociaux numériques, dont l'adoption est fulgurante dans nos sociétés, serait bien plus tenace que celle liée au tabac ou à l'alcool. C'est du moins ce que prétend un groupe de scientifiques qui vient de mesurer la résistance de l'humain face à ces nouveaux outils de communication, et surtout la dépendance étonnante à ces outils qui se construit, plusieurs fois par jour, 140 caractères à la fois. C'est The Guardian qui vient de nous éclairer sur le phénomène. Selon l'équipe pilotée par Wilhelm Hofmann de la Chicago University's Booth Business School, résister, dans une journée normale, à l'attrait de Twitter, de Facebook et des courriels est aujourd'hui plus dur que de résister à une cigarette (pour les fumeurs) ou à un verre d'alcool, expose-t-elle.

Le constat a été dressé après avoir exposé méthodiquement et plusieurs fois par jour à l'appel du tweet et du courriel 205 personnes âgées de 18 à 85 ans dans une ville d'Allemagne. Les détails de l'étude doivent être publiés dans les prochaines semaines dans les pages du journal Psychological Science.

Pour Hoffmann, la découverte n'est pas si surprenante que ça dans une modernité où ces modes d'échange ont pris de plus en plus de place pour tisser des liens sociaux. «La consommation de cigarettes et d'alcool a un cout à long terme — couts financier et sanitaire — et les raisons d'y résister sont nombreuses, explique-t-il. L'usage des réseaux sociaux comporte moins de conséquence, si ce n'est la perte de temps». Une perte de temps qui n'est visiblement pas jugée assez délétère pour ne pas succomber à ce mode d'échange. Pour le moment du moins.

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