samedi 19 juin 2010

AUTOFORMATION


Les apprenants dans les dispositifs de FAD sont le plus souvent en situation d’autoformation. S’il nous fallait donner une première définition de ce mot nous dirions que l’autoformation est le fait de se former par soi-même.

Une définition simpliste pourrait assimiler l’autoformation à une formation réalisée par un individu seul et isolé. Elle se rapprocherait alors de celle de l’autonomie qui renferme aussi cette notion de prise en charge de soi-même. Cette légère proximité, à l’origine de nombreux amalgames entre les deux termes, ne doit pas faire oublier qu’ils ne renvoient pas à la même réalité. À ce propos Demaizière (2000) fait une distinction entre le fait de travailler en autoformation et le fait d’être autonome. Pour elle, une autoformation tutorée avec entretiens réguliers avec un formateur et un recours à des matériaux pédagogiques de type didacticiels tutoriels (…), ne demande pas nécessairement une grande capacité à l’autonomie de la part de l’apprenant ». Dans ce cas précis, il arrive même parfois que l’apprenant, loin d’être autonome, devienne complètement dépendant du tuteur sans lequel il est complètement perdu. Ce genre de dérive peut entraîner quelques problèmes au niveau du suivi de l’apprentissage chez l’apprenant. L’autonomie peut alors être envisagé comme un pré-requis à l’entrée dans un dispositif d’autoformation (Demaizière, 2000).

Pour les experts du Collectif de Chasseneuil affirment qu’ « un dispositif qui ne prendrait pas en compte le degré d'autonomie de l'apprenant (par excès ou par défaut) eu égard aux conditions d'apprentissage entraînerait un risque accru d'échec et d'abandon ». Ils considèrent donc la prise en compte du degré d’autonomie de l’apprenant dans un dispositif de formation comme cruciale.

Par ailleurs, Carré et al., dans son ouvrage dédié à l’autoformation (1997), ne fait pas de l’autonomie un pré-requis mais un objectif. En effet, parmi les cinq courants majeurs de l’autoformation, celle qui est dite « éducative » « recouvre l’ensemble des pratiques pédagogiques visant à développer et faciliter les apprentissages autonomes, dans le cadre d’institutions spécifiquement éducatives ». Cette autoformation renvoie à une pédagogie de la centration sur l’apprenant et à l’accompagnement de ce dernier par un tuteur.

En guise de récapitulatif, nous dirions qu’à notre sens, l’autonomie serait la capacité pour un apprenant à utiliser de façon adéquate les différentes composantes de son environnement pour atteindre ses objectifs. Travailler en autoformation est certes une activité qui requiert de se former soi-même, mais cette activité a besoin de l’apport des autres, et du matériel pédagogique mis à disposition pour être efficace. Selon nous, c’est l’articulation optimale de ses ressources qui définit l’autoformation.

Autoformation et types d’apprentissage

Lorsque l’apprenant choisit l’autoformation, il est conscient qu’il est en situation de « mise à distance ». Certains dispositifs de formation proposent aux apprenants des parcours plus personnalisés, correspondant à leurs objectifs d’apprentissage, avec un soutien pédagogique individuel. Mais tôt ou tard, l’apprenant se trouve confronté à l’isolement. Dans ce cas là, « ‘ l’autre’ médiatiquement présent de façon asynchrone ou synchrone devient un élément moteur du dispositif » (Peraya, 2000, p.10).

De nombreux auteurs abordent le problème de l’abandon dans l’enseignement à distance. Glikman évoque cinq facteurs-clés : le temps, l’isolement, l’autonomie des apprenants, l’accompagnement et le lien social. Ce dernier détient une dimension socio-affective dans la mesure où il est fondé sur un sentiment d’appartenance à une communauté éducative. Non seulement il permet de rompre l’isolement, mais il participe aussi de la dynamique d’autonomisation. Son établissement constitue l’une des dimensions importantes de la fonction tutorale. C’est grâce à ce lien social que se constituent les communautés virtuelles et autres campus numériques et a la TELUQ les pairs anciens.

L’apprentissage coopératif

L’apprentissage coopératif est issu des théories constructivistes et sociocognitives. Les Cahiers d’études du CUEEP n° 43 en donnent une définition :

« Il y a apprentissage coopératif pour un individu quand l’acquisition de compétences ou de connaissances est le résultat d’une intégration (intériorisation) d’un point de vue d’autrui, ceci dans un groupe de pairs ayant un but négocié et partagé et dans lequel chacun peut atteindre ses objectifs individuels en développant des compétences qu’il n’a pas au départ » (p. 20).

L’apprentissage coopératif se fait donc de manière collective, et consiste à acquérir des connaissances en confrontant ses productions personnelles à celles des autres membres du groupe afin de construire une œuvre collective. Chaque apprenant a une tâche à accomplir et est responsable de sa production. Il doit interagir avec le groupe pour assurer une certaine cohérence au travail final, lors de la mise en commun des productions de chaque membre du groupe.

Cependant, il n’est pas nécessaire pour l’apprenant d’avoir un degré d’autonomie élevé car la structure des activités pédagogiques réalisées sur un mode coopératif sont imposées et l’exploration des documents et des contenus est guidée par le tuteur.

Aucun commentaire: